J?ai vu la longue fumée de diamants qui suivait la comète ; elle parcourait de droite à gauche la voûte astrale, où fleurissait quelques étoiles. Elle filait lentement.
Je paressais, regardant ce spectacle encore inconnu pour moi, aux pieds d?un quelconque sapin de jardin public, où quelques baladins s?aventuraient. Aux quatre coins s?élevaient ces horribles arbres verts qui ne cessent jamais de dévoiler leur fourrure de faux Skaï rouges, lorsque le temps se grise de tant de soleil ; Leurs ombres rectilignes suivaient trait pour trait leur silhouette effilée, genre obus de la dernière guerre, une de la prochaine à venir. Ces ombres caressaient leurs maîtres, dans quelques chaotiques hymnes à l?amour, pénétraient l?écorce dans de furieuses et convulsives jouissances, léchaient leurs pieds et leurs orteils, les etc.. elle se couchaient parfois aussi sur moi, et m?étreignaient, se hissant parfois sur mon visage, pour m?embrasser de leur inconsistance nature. (Ce geste que s?interdisent les professionnelles des guicheteries de l?amour ; il n?y a point de jeux de mots avec déchetterie, où allez vous croire ça ?)
Dans ce parc, je restais si longtemps que je voyais pousser l?herbe, et s?ouvrir les fleurs. Le bourgeon se gonfle lentement aux bouts de la pousse nouvelle, puis il se durcit (Le temps prend ce qu?il a sous la main) et enfin laisse échapper son contenu, qui s?élance, s?envole de cette cage végétale désormais ouverte. La fleur, alors, se gonfle, s?étale ; ses pétales s?ouvrent à gorges déployées, comme un membre à travers une manche après un effort sportif intense. Elles se vêtent ensuite d?un habit neuf pour l?été naissant (Les primevères font cela en hivers, et l?Edelweiss, je l?avoue je ne sais pas.)
Une jeune femme passant par là, pourra d?un geste la décrocher de la terre et l?accrocher à sa veste, en signe de coquetterie, ou bien la lancer à un cygne, qui s?ébrouait dans l?eau d?un lac, fier et blanc, seul souverain sur son royaume d?eau. Alors se lira sur ses yeux un sourire amusé et heureux, elle pourra se nicher, amoureuse, entre les bras de celui qui lui a demandé son coeur, à défaut de sa main.
- Le mariage est mort, Vive l?union libre, lance un eunuque jaloux, qui passait proche d?eux, derrière le mur d?un harem.
La fleur, signe de coquetterie ou coquetterie du cygne, reste épanouit sur ces fourrures, sorte de seconde peau. Le coq rit à ces plaisanteries digne du plus idiot singe.
Allongé sur l?herbe, je regarde défiler les amants, (bientôt ils se défileront). Je les entends marcher sur les graviers, leurs pas se rapprochent lentement, comme sur un tapis de velours et de satin. Ils traversent parfois un rayon de soleil ou une tache d?ombre, et leurs visages ne changent pas, ils restent toujours aussi émerveillés.
Le soir, quand tout est à nouveau calme, j?aime y revenir et regarder ma comète ; souvent elle ne revient pas, alors je prends une cigarette du paquet. Elle glisse entre mes doigts. Je la pose entre mes lèvres (elle y reste longtemps sans feu) j?allume l?allumette tendrement camouflée entre mes mains. Je jette le bout de bois éteint, et j?aspire ma première bouffée qui me brûle un peu la gorge, jusqu?à en avoir les larmes à l??il.
Et quand le soir s?éteint, les lumières de la ville réapparaissent, toujours plus voilée que le jour précédent, et se propagent à travers les quartiers, cercles concentriques qui s?éloignent de plus en plus du centre. Elle force les ombres à s?échapper de l?entonnoir, jusqu?au désert, où les routes se liquéfient dans le sable. Elles s?échappent toujours plus, puis rejoignent souvent les routes de campagnes et les autoroutes mal éclairées, sillonnés par des voitures fantômes lesquels filent sans laisser de traces, sans faire de bruit, emportant juste des morceaux de brume dans leurs pare-chocs, ou des gouttes de sang du dernier piéton écrasé.
Je paressais, regardant ce spectacle encore inconnu pour moi, aux pieds d?un quelconque sapin de jardin public, où quelques baladins s?aventuraient. Aux quatre coins s?élevaient ces horribles arbres verts qui ne cessent jamais de dévoiler leur fourrure de faux Skaï rouges, lorsque le temps se grise de tant de soleil ; Leurs ombres rectilignes suivaient trait pour trait leur silhouette effilée, genre obus de la dernière guerre, une de la prochaine à venir. Ces ombres caressaient leurs maîtres, dans quelques chaotiques hymnes à l?amour, pénétraient l?écorce dans de furieuses et convulsives jouissances, léchaient leurs pieds et leurs orteils, les etc.. elle se couchaient parfois aussi sur moi, et m?étreignaient, se hissant parfois sur mon visage, pour m?embrasser de leur inconsistance nature. (Ce geste que s?interdisent les professionnelles des guicheteries de l?amour ; il n?y a point de jeux de mots avec déchetterie, où allez vous croire ça ?)
Dans ce parc, je restais si longtemps que je voyais pousser l?herbe, et s?ouvrir les fleurs. Le bourgeon se gonfle lentement aux bouts de la pousse nouvelle, puis il se durcit (Le temps prend ce qu?il a sous la main) et enfin laisse échapper son contenu, qui s?élance, s?envole de cette cage végétale désormais ouverte. La fleur, alors, se gonfle, s?étale ; ses pétales s?ouvrent à gorges déployées, comme un membre à travers une manche après un effort sportif intense. Elles se vêtent ensuite d?un habit neuf pour l?été naissant (Les primevères font cela en hivers, et l?Edelweiss, je l?avoue je ne sais pas.)
Une jeune femme passant par là, pourra d?un geste la décrocher de la terre et l?accrocher à sa veste, en signe de coquetterie, ou bien la lancer à un cygne, qui s?ébrouait dans l?eau d?un lac, fier et blanc, seul souverain sur son royaume d?eau. Alors se lira sur ses yeux un sourire amusé et heureux, elle pourra se nicher, amoureuse, entre les bras de celui qui lui a demandé son coeur, à défaut de sa main.
- Le mariage est mort, Vive l?union libre, lance un eunuque jaloux, qui passait proche d?eux, derrière le mur d?un harem.
La fleur, signe de coquetterie ou coquetterie du cygne, reste épanouit sur ces fourrures, sorte de seconde peau. Le coq rit à ces plaisanteries digne du plus idiot singe.
Allongé sur l?herbe, je regarde défiler les amants, (bientôt ils se défileront). Je les entends marcher sur les graviers, leurs pas se rapprochent lentement, comme sur un tapis de velours et de satin. Ils traversent parfois un rayon de soleil ou une tache d?ombre, et leurs visages ne changent pas, ils restent toujours aussi émerveillés.
Le soir, quand tout est à nouveau calme, j?aime y revenir et regarder ma comète ; souvent elle ne revient pas, alors je prends une cigarette du paquet. Elle glisse entre mes doigts. Je la pose entre mes lèvres (elle y reste longtemps sans feu) j?allume l?allumette tendrement camouflée entre mes mains. Je jette le bout de bois éteint, et j?aspire ma première bouffée qui me brûle un peu la gorge, jusqu?à en avoir les larmes à l??il.
Et quand le soir s?éteint, les lumières de la ville réapparaissent, toujours plus voilée que le jour précédent, et se propagent à travers les quartiers, cercles concentriques qui s?éloignent de plus en plus du centre. Elle force les ombres à s?échapper de l?entonnoir, jusqu?au désert, où les routes se liquéfient dans le sable. Elles s?échappent toujours plus, puis rejoignent souvent les routes de campagnes et les autoroutes mal éclairées, sillonnés par des voitures fantômes lesquels filent sans laisser de traces, sans faire de bruit, emportant juste des morceaux de brume dans leurs pare-chocs, ou des gouttes de sang du dernier piéton écrasé.
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