30 mars 2007

Le corbeau patriote

La rumeur courrait en ville,
comme cet homme d'ailleurs
a chaque pas se traînait
une multitude de dénonciation
la délation avait passé le cap
d'une simple interrogation
comme tout le reste
la moindre épave était désossée
lâche et bancale la raison
ne cessait jamais de péricliter
ce passé est conjugué
à présent au présent

29 mars 2007

Présidentielles 2007

Scheisse, Raus !

Guère d'enfance


Une ballerine au travers de la chaussée,
Petite chausse blanche de velours,
Recevant en son coeur, l'eau de l'averse.
Elle a été renversé par des Ours.

Celle qui la portait est là,
Happée par une pieuvre,
Assise sur le bord noire de la chaussée,
A voir des bottes marchées dans la pluie.

Ces claquements secs ne sont guère
Des timbales s'accordant aux violons
Des orchestres où s'envolent des ballerines

Finalement, une goutte de sang a
Traversé la blanche chausse,
Pour s'échouer sur le cuir des bottes.

26 mars 2007

La lande sous les bombes

La lande déserte laisse saigner quelques arbres à travers les roches. Elles tapissent le sol, d'un éclat saillant. Les murs de l'horizon se déverse sur les quelques ombres qui s'étendent sur ces coins où se posent le regard. Point d'autre tumulte que le tonnerre ne résume par delà les forêts adjacentes.
D'un coup d'un seul, le reste du paysage s'éclipsa devant la monture de l'homme rétabli. Au delà les montagnes, les fleuves coulaient. Les armes gisaient d'avoir causé tant de victimes. Les bourreaux à jamais condamnés continuaient de vivre. Oui, mais dans quelles conditions? Leurs pensées blasphématoires ne cesseraient d'être hantées par le dernier regard du dernier homme abattu.
A travers les jumelles, s'éteignait encore un bout de territoire. La pierre y étaient rouge, comme imbibée des martyrs. Les brancards soulevaient de la terre, des corps qui y retourneraient. Déjà froid, il ne ferait que refroidir les cendres du brasier.

Au centre des pierres résonnent quelques chants anciens, cris nostalgiques, pleurs ancestraux, du temps passé parmi des présents à jamais défigurés. Malgré la continuité, le temps se fragmente en un vaste puzzle, presque sans morceau manquant.

Je ne rêvais pas d'être oiseau, j'avais juste la sensation de l'être. Parmi les oublis quotidiens, je constituai un dernier rempart devant cet horde hurlante. Et dans ma tête résonnait cette dernière phrase : "Derrière les épis de maïs, se cachent d'autres mois de mai."

25 mars 2007

le dragon s'étire et s'éveille



Européens, nouveaux maîtres du monde pendant que le dragon asiatique rêve, fait ses étirements, il est beau et puissant, crache du feu gentiment.
Bertrand Cantat et Brigitte Fontaine

18 mars 2007

Souvenirs d'une soirée

Mes doigts ont cramé un papillon
à la flamme d'une bougie,
La fumée en forme de coeur
s'est élevée comme un brou.

J'avais laissé sur la table
de chevet mes papiers d'identité
et d'existence. Lors de ton élan,
ton bras les a tous jetés à terre.

Mes ongles me font autant de mal
que les souvenirs , qui presque palpable,
enlacent mes mouvements.

Le seul souvenir qui me manque, serait de toi.
Rien que de toi.

J'ai cramé un papillon
à la flamme d'une bougie.
Ses ailes battaient encore, alors qu'elles
tissaient une étoffe de flammes

Sur le chemisier de la nuit,
Sur l'oreiller de la nuit.
Sur les draps de mes mensonges.

Je n'avais qu'une envie,
parcourir encore et encore,
le monde avec ton ombre pour me soutenir,
regarder les hommes s'ébattre,
ligoter mes membres aux tiens,
et laisser espérer.

Quand repenserais je à toi ?

16 mars 2007

COMPLAINTE DU PARTISAN


Les Allemands étaient chez moi
On m'a dit résigne toi
Mais je n'ai pas pu
Et j'ai repris mon arme.

Personne ne m'a demandé
D'où je viens et où je vais
Vous qui le savez
Effacez mon passage.

J'ai changé cent fois de nom
J'ai perdu femme et enfants
Mais j'ai tant d'amis
Et j'ai la France entière.

Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cachés
L¹ennemi l'a su (Les Allemands l'ont pris)
Il est mort sans surprise.

Hier encore nous étions trois
Il ne reste plus que moi
Et je tourne en rond
Dans la prison des frontières.

Le vent souffle sur les tombes
La liberté reviendra
On nous oubliera
Nous rentrerons dans l'ombre

Paroles : Emmanuel d'Astier de La Vigerie dit "Bernard".
écrit en 1943, à Londres.

09 mars 2007

Baudelaire - Homme Et LaMer

En souvenir de Hervé G.....
Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais a plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets;
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, O frères implacables!

08 mars 2007

RESF - Réseau éducation sans frontières

Laissez-les grandir ici !
Dans le film “LAISSEZ-LES GRANDIR ICI !”, réalisé par un collectif de cinéastes et disponible à compter du 5 mars 2007, les enfants de "sans-papiers" se relaient à l’écran. Tous veulent la régularisation de leur famille. Avec leurs mots d’adolescents, ils disent leur besoin de soutiens et de mobilisation à leurs côtés. Ils expliquent aussi leur peur quotidienne de l’arrestation ou de l’expulsion de leurs parents.
Le film de 2 minutes et 10 secondes sera projeté dans les salles de cinéma à partir de mercredi 7 mars 2007 (salles d’Art et Essais, réseau MK2…). 400 copies sont d’ores et déjà disponibles pour une diffusion nationale.

350 professionnels du cinéma ont contribué à l’élaboration du document, dont des grands noms du cinéma, qu’ils soient réalisateurs, producteurs, comédiens, techniciens.

Le film est l’aboutissement de plusieurs mois de travail mené par un collectif de cinéastes et le Reseau Education Sans Frontières (RESF) Il a été pensé et conçu avec des enfants en ateliers d’écriture, entourés par les cinéastes, des professeurs et des militants du RESF.

“LAISSEZ-NOUS GRANDIR ICI !” servira de support à une pétition nationale du même nom (voir ci-dessous), qui est lancée en même temps que le film partout en France.

Il faut que ce film soit largement diffusé pour qu’il contribue à l’élargissement de la mobilisation et du soutien en faveur des familles étrangères en situation irrégulière.

Dans ce but, chaque lecteur de ce communiqué est invité à l’adresser aux inscrit-e-s dans son carnet d’adresse à partir du lundi 5 mars. Tous ensemble, nous pouvons être plus forts et lancer un encore plus puissant mouvement d’opinion dont toutes les familles que RESF soutient attendent pour obtenir enfin leur régularisation.

Lily Margot, Brigitte Wieser, Richard Moyon et Pierre Cordelier
Pour le RESF
Pour voir le film “LAISSEZ-LES GRANDIR ICI”, cliquez ici

http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article4631

Pour signer la pétition nationale “LAISSEZ-LES GRANDIR ICI” cliquez là

http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article4633




L’APPEL
Nous sommes des enfants de « sans papiers »
Un sans-papier, c’est quelqu’un qui n’a pas de carte de séjour même s’il est en France depuis longtemps.

Comme beaucoup d’entre vous, nos parents sont venus d’ailleurs.
Ils ont fui la violence, la misère.
Ils sont venus pour travailler et nous donner une vie meilleure
Certains d’entre nous sont nés ici.
Avec ou sans papiers la France est notre pays.

On vit dans des hôtels meublés, des appartements, des chambres où on s’entasse.
Tous les jours on a peur.
On a peur que nos parents soient arrêtés par la police quand ils vont au travail, quand ils prennent le métro.
On a peur qu’on les mette en prison, que nos familles soient séparées et qu’ils nous renvoient dans des pays qu’on ne connaît pas.
On y pense tout le temps.
A l’école aussi.
Est ce que c’est normal d’avoir peur quand on va à l’école ?

L’été dernier nos parents et nous, on a eu l’espoir d’avoir enfin des papiers.
On a fait des dossiers, on a passé des jours et des nuits à faire la queue devant des préfectures.
On s’est inscrit dans des bureaux.
On a cru qu’on serait régularisés, que le cauchemar serait terminé.
On remplissait tous les critères, mais on nous a dit : non.

Nous sommes venus à visage découvert avec nos noms, nos adresses.
Ceux qui ont eu leurs papiers avaient le même dossier que nous. Et pourtant on nous a dit : non.
Arbitrairement.

Maintenant on est en danger et on doit se cacher.
Pourquoi cette injustice ?

Nous ne voulons plus vivre dans la peur.
Nous voulons que la France nous adopte.
Nous voulons être régularisés.
Laissez nous grandir ici.

Pour signer cette pétition cliquez là

http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article4633

Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
www.educationsansfrontieres.org