11 août 1998

Le somme

Il y a un temps pour cligner des yeux, il faut en profiter.
Par intermittence, ils permettent de voir se qui se cache au fond des rêves.
Secoue tes rêves avant de te coucher, petite fille, ils t'entourent pendant ton sommeil, construisant une muraille aux cauchemars. Il ne restera alors qu'une délicieuse envie de voir au fond des yeux de l'autre, le désir de te voir nue.

Alors, jetant les bras en avant, vars un cou irréel, elle allonge encore un peu le temps du rêve.
Mais les paupières jadis lourdes de sables, se relèvent légères, promises à un nouveau jour.

Il est temps, grandement temps, d?ouvrir les yeux, avant que le sommeil se transforme en coma.

Une Ligne de vie - V05
Galerie de Poèmes - OcToPuSsY

02 août 1998

Les Ombres se tiennent par la taille

Les ombres ne marchent pas toute seule,
Leurs pas sont toujours précédés
Par ceux d'un autre aussi rapide qu'elle

La nuit n'arrive pas à les éteindre
Leurs jeux consistent à esquiver, à feindre
Une éclipse, mais tapis dans l'obscurité
Elles renaissent.

J'ai beau me dire que la tienne me suit
De prés, elle est toujours trop loin
Pour me prendre par la taille.



Une Ligne de vie - V05
Galerie de Poèmes - OcToPuSsY

18 juillet 1998

Le samedi 18 juillet 1998

Attendre qu'un bras s'étende, et qu'il nous sert à écraser notre coeur meurtri d'avoir tant souffert des épreuves du temps passé. Enfin le repos laisse deux corps s'étreindre.

Une Ligne de vie - V05
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09 juillet 1998

Les paupiéres

Le jeudi 9 juillet 1998

J'ai embrassé tes paupières et tes pupilles.
J'ai noyé ma dernière illusion de t'aimer.

« J'ai fait le mort avec l'amour,
j'ai fait l'amour avec la mort. »
Et de ces deux déguisements bariolés
Mes doigts ont tissé un nouvel habit.

J'ai embrassé ta paume et ton épaule,
Jusqu'à me perdre ente tes vallées.

J'ai goûté à mes fantasmes entre tes bras,
Entre mes songes, entre les deux, il n'y avait rien.
Rien que ce long souvenir de ton absence
Une pensée bête de ta présence

J'ai embrassé ta peau tout simplement
Elle était presque mienne à cet instant

Une Ligne de vie - V05
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19 mai 1998

Le papillon

Un papillon est mort sur l'himalaya.
Il tissait sa toile, lors de son envol,
sur la neige, il s?est endormi.

Un papillon, tout juste sortie
de sa chrysalide, nu comme un vers,
a pris comme habit une poudre d'argent.

Ses ailes ne verront plus les rocs
où sa toile s'agrippait pour attraper
les nouvelles prises.

Le chant de ses ailes répondit en écho
les vers des hommes aimés. Ribaud
avait sa place près d'elle, heureux comme un roi

Ses semelles vertes craquaient
sur la neige, gouttaient au plaisir
de s?envoler encore une fois,
comme un bon parfum volatil.

Un papillon a couvert sa nudité
d?un seul habit froid, portant
toutes les couleurs du Tibet.



Une alpiniste morte sur l?Himalaya au doux surnom de papillon