15 décembre 2005

Les souvenirs d'Isidor Ducasse Acte 4 Scene IV

Absurde Atlantide,
Oh ! Malheureux océan.


Il serait nécessaire de noter l'étrange harmonie qui existe dans un pays menacé par la monopolisation d'une mer, des vagues.

À force de bouffer les cadavres des autres, je finis par bouffer mon propre cadavre, ma propre pourriture, et dans ce cauchemar perpétuel, je ressens chaque jour naissant, comme une horrible lame de couteau qui va déchirer et émietter mes morceaux épars. Sortis des forteresses qui protégeaient tant mon âme, je retrouve, non la Lune qui s'éteint, mais l'empyreume qui m'éteint. Le drap relevé à cinq heures du cadran, retire de moi le dernier voile qui tenait encore mon espérance au chaud, mon désir qu'on appelle " Meilleur ".

D'ici là, l'eau poussera sous les ponts, fleurira de quelques gerbes, hommage à un noyé, un marin perdu en mer, avec malgré tout, la cane entre les mains. Et l'eau se fanera, se vêtira du manteau vert de la mousse. L'écume rebondit de vagues en rochers, mais n'atteint jamais la pente glacée des nuages. Ce corps, tant blessé, se lèvera, non pour assommer le destin, mais pour se laisser fusiller par des regards, tireur d'élite.

Je ne lèverai pas le bras droit, que pour prendre un verre de sky glacé, et oublier que dans la vie des autres, les autres vies n'ont pas de place. L'illusion dure depuis longtemps, mais personne n'y croit vraiment. L'écorche de l'écorce ne saurait être guérit par le baiser d'une fée. De toute façon, elle se nomme judas. Il semble que lorsque personne n'est là, tout va pour le mieux. Son corps dévêtu sortit d'entre la marée des draps, et glissa lentement entre mes yeux. Son visage laissa échapper un sourire presque grivois. Il ne m'atteignit pas. Il était trop leste pour moi.

N'oubliez pas, lorsque vous effectuer un came, de choisir le bon, certain coûtent plus cher que d'autre. Des usines sont construites pour former de bons criminels. Les hautes écoles sont pour certains, les petites sont pour les autres. Mais l'école buissonnière reste pour les innocents, ceux qui n'apprennent pas le crime. Mais lorsqu'arrive la loi, dans son habit blanc tacheté de goutte de sang, elle inverse les rôles, bouleverse les cartes. Les bâtons cherchent dans les buissons les criminels, ceux coupables d'avoir rêver, tout simplement. elle les bat et les distribue en abats à la grande table ronde de la justice, où parfois on joue aussi aux dés, pipés sur la tête des jugés. il ne faut pas exagérer, ici on n'aime pas perdre. Les débats commencent pour savoir:

Qui est la victime ?

A qui profite le crime ?


Et lorsque la roue commence à tourner, on juge le cas et le quai met dans ses caisses le profit. Le jour, toujours aussi blafard s'éteint, laissant à la nuit le soin de faire oublier le jour.

Elle prépare le café. Ses bras nus s'échappent de la nuit. Ses cheveux s'enfuient de son visage, pour laisser apparaître la contrée nouvelle de la beauté. Alors les loups se réveillent, ceux au pelage bleu. Ils achèvent en lançant des couteaux dans la cible des nuages, pour récupérer un bout de ciel obscur, au cas où, pour les ombres jours. Un habit de lumière, c'est fait sur mesure pour les anges.

Le soleil exotique laisse en paix, n'éclaire pas les sales quartiers (ils ne sont pas si sales que ça) Seules la couleur des matraques illuminent ces lieux. Le métro n'a plus de soleil, uniquement ceux cuivrés des armes automatiques. Et la lune se déchire dans des vêtements lacérés d'une poupée violée. elle est à genou entre les jambes d'un officier de gendarmerie venu pour la consoler. Mais elle pleure, n'entendez-vous pas ces pleurs lorsqu'un métro démarre. C'est elle. Mais personne ne pourra guérir les maudits vagues à l'âme de cette femme, si elle survit.

Lentement un morceau aigu de miroir brisé tranche la veine qui tenait encore. Putain de misère, tu ne cesseras donc jamais. Alors elle se lave, et d'entre les sillons de la porte mal fermée, je vois sa plastique se liquéfier sous l'eau chaude. elle fond de vapeur... De vapeur...

Ne m'attendez pas ce soir, je serais à une autre fête. Les clameurs m'ont envoûté, les hommes m'ont invité à un autre festin, un autre combat, une vie qui ne m'appartient plus. Quelques charognes balisent mon parcourt, sans qu'il y est la moindre trace de fée où de magicienne. La prestidigitatrice fut métamorphosée en péripatéticienne.

Leur baguette brisée ne jonche même plus les pavés de cette route ensanglantée. Et un vol de chimère inonde le tracé sanguinolent. De sa blessure, coule le fluide dont j'ai besoin.

L'orage, qui s'affichait dehors, vient juste de lécher sa peau. Il a blanchi sa peau, naguère, si blanche. Sous son masque de fer, sous son masque de nacre, elle est réapparue et dévoilée ses charmes indiscrets. Doucement, elle a descendu le mur de roc jusqu'au sol de craie. Ses seins de marbre ont brisé le métal, et incendié cette misère, qui couvre tant et tant de fois les plus somptueux habits. Elle a rebaptisé la beauté. Maintenant, c'est elle. L'homme de cuir a vu le corridor, et l'ascenseur, au bout. Son derme dévêtu laissait quelques traces amères de sueur sur les parois. La roche fragile et fébrile a condamné ces cours venus de l'autre côté de la surface des eaux, celle si limpide, qu'on voit bien au-delà qu'à travers.

La mort vint, vingt fois dans toute une vie, en une minute parfois aussi. Et la vie presque autant dans ce bazar chaotique. L'anarchie rôde sous ses pas, sous ses bras. La roche a beau cédé, elle est toujours aussi dure, aussi pure.

La lune entoura son bras une dernière, juste avant de céder le pas à la nuit.

Elle ne se releva pas, suivant mon propre poids qui sombrait.

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