" Un orage se déchaîne, il fragmente les parcelles solidifiées " lança Antoine, lorsque au-dessus du gouffre, il voyait les dos des nuages. Sa main tenait le roc. Son bras était un fil qui le tenait au-dessus, bien au-dessus de la mort. C'était lui, sa propre épée de Damoclés, pendue dans le vide, tenant par deux étriers, quelques longueurs de cordes attachées aux pitons plantés dans le mur rocailleux. Encore une petite nuit attachée aux flancs e cette montagne, et il toucherait le haut, le sommet, la fin.
Quelques morceaux de pierres se détachaient, plus haut et s'élançaient vers lui comme pour l'écraser, lui défoncer le crâne une dernière fois. Pour être alpiniste, il faut à la fois un brin d'héroïsme et un autre de folie. La montagne fait le reste : c'est à dire un homme accroché au néant, battant vainement des bras et des jambes pour réussir à s'envoler et retourner au perchoir, où il était deux secondes auparavant.
À l'arrivée au sommet, il doit redescendre dans la vallée, la plaine, ces endroits aussi plats qu'une omelette brouillée. Mais même dans cette victoire éclatante sur soi, il faut encore et encore saisir son désir de remonter encore plus haut, toucher le ciel de sa main, traverser les nuages et atterrir dans le ciel, voir dessus une nappe blanche, cachée la table du monde.
Quelques minutes d'arrêt, qui semblent s'éterniser, et on repart vers les contrées où seul le vent est une compagnie, dangereuse parfois. Il enveloppe votre personne et témoigne d'une fidélité, pour le moins inquiétante. Il tourbillonne en laissant vos cordés, arrachant les pierres et les emportant vers vous un gage de son amour. Vous vous ressaisissez et repartez, traversez la fissure qui perdit François, en passant qu'un jour un alpiniste traversera un endroit dans le monde qui portera votre nom. Il sera passé à la postérité pour une malheureuse erreur.
Quelques morceaux de pierres se détachaient, plus haut et s'élançaient vers lui comme pour l'écraser, lui défoncer le crâne une dernière fois. Pour être alpiniste, il faut à la fois un brin d'héroïsme et un autre de folie. La montagne fait le reste : c'est à dire un homme accroché au néant, battant vainement des bras et des jambes pour réussir à s'envoler et retourner au perchoir, où il était deux secondes auparavant.
À l'arrivée au sommet, il doit redescendre dans la vallée, la plaine, ces endroits aussi plats qu'une omelette brouillée. Mais même dans cette victoire éclatante sur soi, il faut encore et encore saisir son désir de remonter encore plus haut, toucher le ciel de sa main, traverser les nuages et atterrir dans le ciel, voir dessus une nappe blanche, cachée la table du monde.
Quelques minutes d'arrêt, qui semblent s'éterniser, et on repart vers les contrées où seul le vent est une compagnie, dangereuse parfois. Il enveloppe votre personne et témoigne d'une fidélité, pour le moins inquiétante. Il tourbillonne en laissant vos cordés, arrachant les pierres et les emportant vers vous un gage de son amour. Vous vous ressaisissez et repartez, traversez la fissure qui perdit François, en passant qu'un jour un alpiniste traversera un endroit dans le monde qui portera votre nom. Il sera passé à la postérité pour une malheureuse erreur.
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