Sur les contrées du royaume, se promenaient des hommes de toutes tailles, de tous métiers. Les paysans, habillés de pièces rapiécées, suivaient nonchalant les chemins cabossés. Ils allaient, baignés de soleil, sur les terres cultivées, battre la moisson ou faire les récoltes selon les saisons. Leurs visages portaient le soleil et l'air pur comme emblème.
De temps en temps, une carriole passait, lente, bringuebalée entre les ornières et les talus. Sous sa toile protectrice se devinait une récolte ou une famille. La récolte allait remplir le grenier, la famille partait rejoindre un autre morceau du puzzle familiale. Parfois une troupe d'homme armés traversait les champs ; seule la rosée les accompagnait.
Et Sophie allait chercher l'eau au puits comme chaque matin. Sa robe rouge et blanche s'envolait au gré du vent. La légende voulait qu'une jeune fille du village soit chaque année transformée en licorne. Les licornes étaient nombreuses, au-delà des montagnes, dans la vaste prairie du Nord. Elles parcouraient les forêts de sapin bleu et ne laissaient point leur corne dépasser en dehors de leur territoire. Leur robe blanche luisait, comme si elle avait été baignée dans une rivière de diamants.
Et Sophie connaissait leur langage. Elle ne l'apprenait parfois dans la mousse sous l'arbre en bas du champ. Ces animaux féeriques lançaient quelques chants mélancoliques vers les nuages. Tout le village restait prostré, baigner d'un certain apaisement. Les prés laissaient parfois en leur terre, le modèle de leur sabot d'ivoire. Elles venaient, dans de silencieuses manifestations, manger de jeunes pousses d'herbes.
Lorsque l'une d'entre elles tombait malade, les autres la soignaient de leur salive bienfaisante. Elles léchaient les plaies et les coups du sort. Sophie tenait sur ses hanches et dans son tablier des flacons de leur salive. Sa rousse chevelure baignait l'horizon, lorsque le soir elle s'y asseyait, tenant dans ses mains des anneaux nouveaux. Les hommes verront à l'aurore courir une licorne différente, à la robe rousse comme un soleil qui s'éteint. Et pour un fois, elle ira dans le sud, vers les quatre mers. En haut du monticule, elle se couchera, les quatre pattes sous elle, pour voir la ville fêter le nouveau règne de la fée électricité
De temps en temps, une carriole passait, lente, bringuebalée entre les ornières et les talus. Sous sa toile protectrice se devinait une récolte ou une famille. La récolte allait remplir le grenier, la famille partait rejoindre un autre morceau du puzzle familiale. Parfois une troupe d'homme armés traversait les champs ; seule la rosée les accompagnait.
Et Sophie allait chercher l'eau au puits comme chaque matin. Sa robe rouge et blanche s'envolait au gré du vent. La légende voulait qu'une jeune fille du village soit chaque année transformée en licorne. Les licornes étaient nombreuses, au-delà des montagnes, dans la vaste prairie du Nord. Elles parcouraient les forêts de sapin bleu et ne laissaient point leur corne dépasser en dehors de leur territoire. Leur robe blanche luisait, comme si elle avait été baignée dans une rivière de diamants.
Et Sophie connaissait leur langage. Elle ne l'apprenait parfois dans la mousse sous l'arbre en bas du champ. Ces animaux féeriques lançaient quelques chants mélancoliques vers les nuages. Tout le village restait prostré, baigner d'un certain apaisement. Les prés laissaient parfois en leur terre, le modèle de leur sabot d'ivoire. Elles venaient, dans de silencieuses manifestations, manger de jeunes pousses d'herbes.
Lorsque l'une d'entre elles tombait malade, les autres la soignaient de leur salive bienfaisante. Elles léchaient les plaies et les coups du sort. Sophie tenait sur ses hanches et dans son tablier des flacons de leur salive. Sa rousse chevelure baignait l'horizon, lorsque le soir elle s'y asseyait, tenant dans ses mains des anneaux nouveaux. Les hommes verront à l'aurore courir une licorne différente, à la robe rousse comme un soleil qui s'éteint. Et pour un fois, elle ira dans le sud, vers les quatre mers. En haut du monticule, elle se couchera, les quatre pattes sous elle, pour voir la ville fêter le nouveau règne de la fée électricité
Verdure 05
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