16 octobre 2005

Un lac glacé dans la peau

J'ai un lac glacé dans la tête, du haut de mes deux ans, je sais que la vie sera inutile. Mes parents ont mis du sang à la banque, avec la hausse de la bourse, ils pourront me payer mes études. J'ai deux ans, une robe tissée en toile mortuaire. La misére rend l'homme esclave de sa condition, il trime pour survivre, pour rien.
Le traineau emporte les deux ans, vers un nouvel horizon, tapissé de fleurs
inconnus.

J'ai une porte dans le bras, qui s'ouvre pour laisser les rêves entrés, une capsule sous les ongles. La police arrête le criminel, la justice le relache, le pére de la victime le tue. La police arrête le pére, la justice le pend. La liquidation judiciaire, la liquidation économique, la liquidation morale pour finir, l'homme ne souhaite plus laisser de traces de sa présence. La superficie de cette superficialité croît chaque jour dans cette bourse du mensonge.

Tout ce qui est accroc à la politique est irrémédiablement tu(e).

Verdure 30 - 09- 05

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