19 octobre 2008

Bien trop loin du silence

On pouvait pas vraiment dire que le travail de Camilla était difficile. Cette infirmière retrouvait son emploie chaque jours à 7h30 dans un établissement hospitalier curieusement appelé « Asile ». Il n’était pas si hospitalier que ça, et n’était une terre d’accueil que pour les famille, bien heureuse de se débarrasser d’un fardeau. Une maison de retraite en quelque sorte. Mais elle se singularisait par le fait qu’elle aimait soigner ses patients. Sitôt sa blouse enfilée, elle devenait Cami, celle qui savait panser les plaies et les vagues à l’âme. Et Dieu seul sait que ses patients sont hyper sensible. Elle aimait tout ceux avec qui elle travaillait. La réussite des gamins devenant également une réussite pour elle.

Elle adorait cette môme Titi, Laetitia de son vrai nom, une petite anorexique, qui pesait à peine 21 kilo. Il lui fallait 5 kilo pour la liberté, conditionnelle et surveillée. Cinq kilo aussi lourd à épeler qu’à gagner. C.I.N.Q. kilo d’enfer à ingurgiter, pour savourer enfin autre chose que les murs visqueux de l’hôpital psychiatrique.
Cami était également tombé un peu amoureuse de Jean-Marc, un petit môme qui avait un camion dans la tête, après qu’un l’ait renversé, alors qu’il circulait en mob la poignée au taquet. De cette période seuls quelques posters, dont il ne devait même plus se rappeler le pourquoi, gisait sur les murs.
Il réapprenait douloureusement à marcher et à parler. Les bras des infirmières étaient souvent remplacé par les barres parallèles, mais accueillantes, bien plus durs. Sa petite amie Caroline venait souvent le voir, pour être avec lui, lui raconter que son pote Denis s’était acheter un 600 CBR. Bon elle omettait de dire que Denis était son nouveau Jules pour fonder famille et foyer. Malgré cela, elle venait encore.

Pour Cami, chaque enfant de son service était une histoire à panser. Et elle tentait de le faire du mieux possible sans être une mère, sans être une infirmière, chose assez rare parmi les infirmières, à en croire les salles de repos combles du matin au soir, de blouse blanche fumant clopes sur clopes. Les Back stages sont pires que ce que l’ont pense.
Parfois elle pensait à certains de ses échecs. Marie Laure par exemple. Cette petite gamine de 17 ans, violée par un ami de son père, avait finit par se trancher les ailes, en petits oiseau blessé. Les veines s’était vidées sur le carrelage blancs d’une salle de bain de l’hospice. La famille l’avait mise ici, comme si le viol était un crime pour la victime. Marie Laure n’avait pas sentit qu’on la soutenait, alors pour ne pas subir trop longtemps les souvenirs, elle en avait finit. Ce n’est pas d’un hôpital parfois qu’on a besoin, mais d’une famille, pour guérir.

Cami avait beau savoir que sa vie était constitué par ses petits morceaux, elle faisait sa vie grâce aux vies des autres. Ces gens là sont nécessaires.
Toute la journée, après avoir enfilé la blouse blanche, elle savait que les gestes et mots seraient répétitifs. Mais chacune des personnes, dont elle prenait soin étaient différentes.

Sa vie était bien loin du silence.

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