09 juillet 2008

la décence de rester vivant

Personne n'est venu à la table des négociations, pas un seul n'avait eu la décence de rester vivant. La salle était donc vide, le jour de l'armistice. C'est peut être à ça que l'on reconnaît une vraie démocratie. La voie du peuple : un long silence muré, mesuré, séquestré, segmenté, fragmenté, transperçant les cries et la fureur, pour mieux balayer le règne de la terreur. Tous les beaux idéaux, les belles paroles étaient enfin tues. Un sacré jour, nom de dieu, de paix fraternelle.

Les vitraux brisés au sol racontaient à eux seuls, cette dernière nuit de flammes et de haines. Pas un seul jours sans alerte depuis treize ans. Je ne me souviens plus comment c'était avant que tout se calcine.
Hier encore, j'étais seul avec ma conscience. Ce n'est pas qu'aujourd'hui, la situation ait beaucoup changé, mais nous nous sommes réconciliés quelques secondes, le temps d'ouvrir la main qui tenait une grenade, le temps d'ouvrir le journal, une bière et tranquillement lire la fin de l'histoire.
J'étais déjà aux faits d'hivers.

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