MEDFORD, Oregon (AP) -- Grâce à son fils, qui a envoyé ses cendres par la poste dans quasiment toutes les capitales du globe, une Américaine qui n'était quasiment pas sortie de chez elle de son vivant a fait le tour du monde... à titre posthume.
Ross Anderson de Medford (Oregon) a accompli les dernières volontés de sa mère en expédiant une partie de ses cendres, emballées dans des centaines de petits sacs en plastique, aux responsables des postes de 241 villes, à savoir les capitales des 50 Etats américains et de 191 pays. Sur le paquet, un mot demandait au destinataire de trouver une jolie sépulture pour Vera Anderson.
C'est ainsi qu'aux quatre coins de la planète, de parfaits inconnus ont organisé des cérémonies funèbres dans des endroits qu'elle aurait sûrement aimés. Et renvoyé à sa famille, avec leurs condoléances, des photographies, comme des cartes postales de son voyage.
Les cendres de Vera ont été notamment saupoudrées sur la glace des deux pôles, versées dans le lac Titicaca par les Indiens Aymara, jetées dans le fleuve devant le palais royal de Stockholm ou dispersées le long des berges de la rivière Choo Praya en Thaïlande. Les religieuses d'un orphelinat d'Amérique du Sud considèrent même Vera comme leur ange gardien.
Ross Anderson, un industriel à la retraite de 53 ans, explique que sa mère et lui avait souvent parlé de faire de beaux voyages, mais l'état de santé de Vera, qui souffrait d'emphysème et de troubles cardiaques, s'y était toujours opposé. Dépendante d'un tube à oxygène depuis la trentaine, elle avait passé la majeure partie de sa vie dans l'Idaho, puis six ans à Medford dans l'Oregon avant de venir vivre chez l'un de ses fils à Denver (Colorado) où elle est décédée le 6 janvier dernier.
Selon Ross Anderson, les cendres de sa mère ont été traitées avec amour et respect par les étrangers qui les ont reçues. Et il a demandé à ses sept enfants de faire pour lui la même chose à sa mort. «C'est vraiment un bel adieu», estime-t-il. AP
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