09 septembre 2006

Dialogue avant le déluge

[La scène se déroule dans une chambre, un futon par terre, Marie et l'homme sont allongés dans le futon, Marie est contre le mur, L'homme a posé sa tête sur ses cuisses et regarde droit dans ses yeux.]
On m'a démolit, Marie... [Silence] Petit à petit, inébranlable démolition, jusqu'à ne plus rien retrouver de moi même. Ne plus sentir le souffle de vie qui naît parfois en moi, dans l'acte d'écrire et de créer.
Les choses sont belles, Marc, sers moi tout contre mon ventre.
[Marc pose sa tête contre son ventre et enlasse . Son visage disparaît dans la blanche chemise de nuit. Puis il pose ses deux mains sur le ventre, se redresse, pose sa tête contre son épaule, où ne passe qu'une bretelle de soutien gorge.
Il remonte la main vers le sein, en passant le bras, sous celui de Marie. Il relève la tête. Marie prend la tête entre ses mains, à la base des oreilles.] pas de musique, pas de bruit.
Disloqué, Marie, je ne suis qu'un pantin désarticulé.
[Le fond s'assombrit. la lumière qui était presque crue devient tamisé, voir absente]
J'ai rêvé à un tas de truc. Je pensais faire participer tout le monde à mon rêve. Mais comme à chaque fête, une poignée d'individus ne viennent que pour la gâcher. Mon rêve est tombé à l'eau.
[Un premier éclair, un second puis un troisième avec la place de l'image un canon de revolver qui tombe à terre, sur un plancher de voiture. Un filet de sang tombe dessus.]
Marie, je pensais t'aimer... [Silence]
Pas autant que toi [en reprenant la tête entre les mains. Elle pose sa nuque sur le haut du torse, contre l'épaule gauche.]
Elle murmure un "je t'aime" pathétique, mélancolique, mélange de désir, d'envie de frustration.
Il se laisse couler à ses pieds et tombe Dort.
L'image s'éteint, comme prise en étau dans un contexte qui n'existe plus.
Verdure.

Aucun commentaire: